Le septième jour


Le septième jour



de et par

Alberto García Sánchez



avec la complicité de

Nelly Bernard et Jean-Jacques Epron (Les Mots Passeurs)


Collaboration rédactionnelle de

Magali Armengaud, Clotilde Dumay et de Marie-Pierre Hoareau



avec le soutien et le compagnonnage de

l'Union Régionale des Foyers Ruraux du Poitou-Charentes


et de son

Pôle Culturel Régional des Arts de la parole et des Écritures Contemporaines



Une coproduction de

TOC ! Théâtre Octobre Bruxelles

Ensemble Materialtheater Stuttgart

Le septième jour


Tout commence par un mythe cosmogonique : au septième jour de la création, l’harmonie régnait entre les êtres humains et la nature ; elle était telle que le paradis n’avait besoin ni de poètes ni de conteurs car la justice et la beauté étaient présentes toujours et partout. Puis la cupidité est apparue entrainant dissonance et conflits.


En plein XXIe siècle, ce spectacle jette un regard sur les expulsés du paradis, les marginalisés et humiliés à qui l’on dit et redit jusqu’à satiété que le paradis est malheureusement perdu, que l’injustice est l’état naturel de la vie et que le mieux à faire est de l’accepter et de se jeter dans les bras du chacun pour soi.


Le septième jour nous invite à considérer que, peut-être, le paradis n’est pas perdu, qu’il est quelque part maltraité, privatisé et surtout oublié ; qu’il est possible que ce soit lui, le paradis, qui ait été expulsé de l’humanité, expulsé de nos pensées et de nos rêves, et qu’il n’attend qu’un geste pour envisager un nouveau retour : qu’on ait le courage de l’imaginer.


Tant que ce septième jour se tiendra loin de nous, la poésie s’obstinera à prendre la parole, la parole irriguera les arts et l’art de la parole persistera, loin de toute posture, comme une nécessité intime.

Note d'intention

Face à la création d'un spectacle il y a, normalement, deux questions qui sont très présentes tout au long du processus d'écriture. La première : qu'est-ce que je vais raconter ? Et la deuxième : comment je vais le ra-conter ? C'est-à-dire, le « quoi » et le « comment ».


Au départ, Le septième jour allait parler de la lutte de classes et dans ce sens j’avais imaginé une création qui répondait au « quoi » et au « comment ». Mais à peine j'ai commencé à prendre mes premières notes et à structurer une dramaturgie, la crise du Coronavirus est arrivée en tracassant nos vies, nos habitudes et, bien sûr, le processus d'écriture de ce spectacle.


Les arts de la scène, comme tant d'autres activités, ont subi un arrêt net et implacable à partir du mois de mars 2020 ; du jour au lendemain il n'était plus question de se retrouver pour raconter une histoire et nombreux festivals ont été annulés. J'ai reçu des messages de collègues en me disant que c'était la fin de notre métier ! Au revoir l'art vivant ! Fini le conte ! Fini le théâtre ! Il y en avait même qui assurait que cette crise sanitaire avait été montée de toutes pièces pour en finir avec l'art et tous les métiers artistiques.


Pour moi c'était clair qu'il fallait prendre le mal en patience car certainement ce n'était pas la fin de ce métier ni du rôle de l'art dans nos vies. Je me suis dit que, franchement, si l'art contemporain n'a pas pu en finir avec l'art, ce n'est pas un virus qui va le faire ! L'art de raconter des histoires est loin de s'arrêter parce que...


Je suis resté suspendu à ce « parce que » avec une question qui est resté dans ma tête : pourquoi l'art de raconter des histoires est loin de s'arrêter ?

J'ai voulu continuer d'écrire Le septième jour guidé par mon « quoi » et mon « comment », mais voilà que le « pourquoi » est entré en jeu et à pris une telle importance qu'il a perturbé mon écriture, car des que je me mettais à écrire, mon récit cherchait, d'une manière ou d'une autre, à répondre à la question « pourquoi avons-nous besoin de l'art ? Pourquoi ? ».


Le septième jour nous invite à réfléchir sur le rôle de l'art dans nos vies à travers des histoires à caractère comique et poétique. Ces histoires nous parlent des inégalités de la situation sociale actuelle, mais, indéniablement, c'est l'art de la parole qui est devenu le protagoniste de ce spectacle. Le septième jour nous embarque dans un voyage qui explore les raisons pour lesquelles, depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures, la parole s'est obstinée à prendre la parole pour nous raconter une histoire.